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 alex + do you remember me?

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A. Eden-Genesys Campbell

A. Eden-Genesys Campbell


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MessageSujet: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyDim 23 Aoû - 1:27

do you remember me?
alex
feat.
eden


 

 



 

 



vendredi, sept heures du matin - « eden? eden!? réveilles-toi, on va être en retard! » parfois, je détestais ma soeur, elle avait seize ans elle ne pouvait pas s'occuper d'elle et de zephyr toute seule? elle me secouait dans tous les sens pour me réveiller mais je n'avais qu'une envie, me cacher sous les couettes. j'avais fini mon service à deux heures du matin, j'étais couchée depuis à peine quatre heures et j'aurais voulu dormir encore le double. mais le devoir m'appelait, comme chaque jour. je gémissais légèrement pour montrer mon mécontentement et ouvrais difficilement les yeux pour découvrir ma plus jeune soeur de trois ans, coiffée de deux petites couettes et tenant son biberon, les yeux suppliant. d'accord, elle était vraiment adorable. je me redressais pour m'asseoir sur le lit et lui faisait signe de venir dans mes bras pour prendre son biberon que khloé lui avait préparé. d'accord, mes deux petites soeurs étaient géniales, et je ne leur en voulait absolument pas de me réveiller le matin, mais j'aurai quand même adoré dormir quelques heures de plus. zéphyr finit son chocolat au lait sans histoire, c'était notre rituel du matin, je lui faisais un câlin pendant qu'elle prenait son biberon. je savais que c'était une mauvaise habitude, mais mes soeurs et moi étions passées par tellement de choses que je me voyais mal refuser ça à ma petite soeur de trois ans. le fait qu'on dorme toutes les trois dans le même lit était aussi quelque chose de pas très.. conventionnel, mais je n'avais pas les moyens d'acheter d'autres lits, d'ailleurs nous ne dormions même pas sur un lit mais sur un immense matelas posé à même le sol, puis même si j'en avais eu les moyens le studio était trop petit pour accueillir deux autres lits, alors on fonctionnait comme ça. je me levais avec ma petite soeur dans les bras et déposais son biberon dans l'évier de la cuisine avant d'aller me laver les dents avec elle. nous nous préparions en écoutant de la musique comme on a toujours l'habitude de le faire, khloé était déjà prête et aidait notre petite soeur à s'habiller pendant que je sortais mon uniforme de travail du sèche linge et que je le repassais. je le pliais ensuite et le fourrais dans mon sac de cours, ou je mettais aussi mes livres pour les cours de la journée. khloé et zéphyr étaient prête, je filais dans la salle de bain pour me maquiller et essayer de camoufler mon manque évident de sommeil, puis je les rejoignais pour que nous partions toutes les trois prendre le métro. khloé sorti de la rame la première, et j'emmenais zéphyr deux arrêts plus loin, jusqu'à son école. « au revoir mon coeur, à cet après-midi, soit sage! » je la laissais en l'embrassant sur le front, elle me fit un dernier câlin, et je pris enfin le chemin de l'université en m'arrêtant pour acheter un gobelet de café. ma mère dans tout ça? on ne l'avait pas vue depuis deux mois, la dernière fois qu'elle était rentrée c'était pour me demander de l'argent, je ne lui en ai pas donné, je savais très bien à quoi il servirait. j'avais accepté qu'elle dorme sur le canapé à la condition unique qu'elle ne se drogue pas, et ne boive pas dans notre appartement, elle avait refusé et était reparti. elle avait visiblement trouvé un moyen de se loger, ou s'était attirée des ennuies j'en sais rien et très franchement, j'en ai rien à faire. tant qu'elle reste loin de moi et de mes soeurs, ça me va.
la journée de cours passa relativement rapidement, j'adorais étudier, apprendre de nouvelles choses. j'étais contente que siobhàn m'ai poussé à reprendre mes études, j'avais toujours été brillante, la première de classe, une fille réservée et pleine de mystères, c'est comme ça que les autres me voyaient. je n'avais jamais été qualifié d'intello pour autant parce que lorsqu'on me cherchait, je répondais assez subtilement pour claquer le beignet à mes bourreaux, ce qui visiblement les dissuadaient de me prendre pour leur tête de turc. alors quand j'étais en angleterre, j'étais juste une fille bizarre, que personne ne connaissait vraiment. mais si j'étais si mystérieuse, c'était juste parce que j'étais morte de peur à l'idée que quelqu'un sache ce qui se passait chez moi. et ça a continué jusqu'à ce que j'ai mon diplôme, et que j'arrête d'étudier pour travailler. quand siobhàn est revenu d'Afghanistan et qu'il a apprit que j'avais tout arrêté, il m'a forcé à reprendre les cours, il n'arrêtait pas de répéter que c'était du gâchis, que j'étais trop intelligente pour ne pas en profiter, puis j'ai fini par passer des examens d'entrées, avoir des bourses, et j'avais eu ma place ici, pour étudier la chimie pour pouvoir avoir un diplôme en pharmacie, c'est ce qui m'avait toujours intéressé, la conception des médicaments. Une fois le dernier cours achevé, je devais retourner dans le Queens, aller chercher zéphyr à la sortie de l'école pour l'emmener chez mon oncle et prendre mon service au café-restaurant où je travaillais depuis deux ans maintenant. je courrais pour chopper mon métro à l'heure, mais c'est finalement lui qui était en retard, la foule était dense, et encore une fois les minutes défilaient beaucoup trop vite pour me permettre d'être à l'heure au travail. « campbell, t'es en retard! » annonça la sourde voix de mon responsable alors que je revêtissais l'uniforme obligatoire. je ne répondais rien, je n'étais jamais en retard et il savait que quand c'était le cas, c'est qu'il m'était impossible d'être là plus tôt, il était assez conciliant. j'étais assignée aux comptoirs "à emporter" aujourd'hui, par chance, parce que je n'aurais pas eu la force de servir en salle. je pris les commandes toutes la soirée en offrant au client mon plus beau sourire. en fait pour être totalement franche j'étais de nature très souriante et souriait naturellement quasiment tout le temps, et les clients étaient souvent très gentils et donc me donnaient encore plus envie de sourire. des cafés, des repas, tout y passa, malgré la fatigue je restais concentrée sur mon travail, et les heures s'écoulèrent, mon service allait bientôt prendre fin. « bonsoir monsieur, que désirez-vous? » annonçais-je au client suivant, puis mon regard se posa sur lui, et je fus troublée pendant quelques instants, il me répondit mais ses paroles n'atteignirent pas mes oreilles, j'étais beaucoup trop occupée à le regarder. ses traits, ses yeux, quelque chose me perturbait mais je n'arrivais pas à savoir quoi. Je secouais la tête et posais les yeux sur l'écran numérique devant moi, m'apercevant que je n'avais rien entendu de ce qu'il m'avait dit. « excusez-moi, vous m'avez dit? » je lui faisais répéter sa commande et l'encaissait, alors que mon cerveau fonctionnait à cent à l'heure. je le faisais patienter en lui disant que ce serait prêt dans quelques instants, ne cessant de me demander pourquoi j'avais été tant perturbé par son visage. je finis par lui tendre sa commande, lui dire bonsoir, et m'éclipser dans les vestiaires pour enlever ma chemise de travail et remettre mes vêtements. puis un éclair de lucidité m'apparut: alex. je fourrais mes affaires dans mon sac et me précipitait vers la salle, évidemment il était déjà parti. je saluais de loin mes collègues et me précipitait dans la rue, avant de le voir s'éloigner, il était encore tout prêt et je n'eus pas trop de difficultés à le rattraper, et avant d'arriver à sa hauteur je me mis à crier « alex!? » pour voir s'il allait se retourner. j'étais quasiment certaine que c'était lui, son accent anglais, son âge, tout collait. mais que faisait-il ici, un soir, et dans le queens?
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Alex C. Pawelski

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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyLun 24 Aoû - 18:03




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I remember you!

eden + alex

✰ ✰ ✰
----------------------------


Je clignais plusieurs fois des yeux, avant de pouvoir les ouvrir sans être ébloui par la lumière qui filtrait au travers des rideaux. J'étais étendu sur mon vieux canapé la tête sur l'accoudoir. Je me releva doucement, mais cela n'empêcha pas mes articulations de craquer. Je m'étais endormis comme un ado sur le canapé le moins confortable de tout New York, alors que j'avais des centaines de carton à vider. Tant pis! Je ferais ça plus tard! J'avais du dormir un bon bout de temps puisque le soleil était déjà bas dans le ciel. En effet, on pouvait voir ses derniers rayons souligner les grattes-ciels que j'apercevais au loin. Je me dirigea donc vers mon coin cuisine d'un pas tranquille. Alors que j'ouvrais le frigo pour prendre de quoi grignoter, je leva les yeux vers l'horloge pendue au mur.  8:00 pm. Merde! Je devais passer récupérer des documents chez un collègue à 19h. J'allais recevoir les foudres d'un quasi-inconnu qui n'allait sûrement pas manquer de le répéter mon patron. Je couru donc sous la douche, en cinq minute c'était bouclé. Mais quand j'arrivais dans ma chambre pour trouver quelque chose de potable à mettre, les seules choses propres que j'avais étaient des joggings et des tee-shirts. Rien de bien professionnel. Je n'avais absolument pas le temps de repasser une chemise et un jean. Mon collègue allait donc me recevoir en jogging, tee-shirts et baskets. Génial

  Après avoir récupéré mon sac et mes clés, je couru dans les escaliers de mon petit immeuble aussi vite que je le pu. Et à mon grand étonnement je ne me ramassa pas une seule fois. J'ouvrirai la porte d'entrée à la volée et déboucha sur la rue. Le corps encore ensommeillé, je peinais à courir entre les passants qui manquaient de me faire tomber à chaque fois que je les bousculais. Je m'engouffra au pas de course dans le métro et attrapa la première rame qui passa. Bien sur, celle-ci était remplie à ras-bord. Alors que l'air commençait à me manquer tant j'étais étouffé par la masse d'humains, le métro s'arrêta à la station du Queens. Après avoir encore couru pendant une dizaine de minutes, entre les touristes et les hommes d'affaires fatigués. J'arrivais enfin devant la piteuse maison où logeait mon collègue. 



****






   Je refaisais à présent le même trajet en sens inverse. Je marchais d'un pas raide, énervé. Ce c** m'avait balancé les documents à la figure puis m'avait engueulé comme un taré pour mon retard avant de me claquer la porte à la gueule! Bref. Tout ça pour dire que j'avais passé une journée de merde, j'avais couru pour trois feuilles pourries que j'avais déjà. Et cerise sur le gâteau, je mourais de faim. Je décida donc de m'arrêter au premier restaurant à emporter que je croisais sur ma route. Je n'avais pas envie d'attendre que l'on me serve et de payer une blinde pour trois légumes. Je fis tout de même la queue devant la caisse de commande, un homme trapu se dressait de toute sa hauteur si bien que je ne vis pas le nombre de clients qu'il restait avant moi. Impatient, j'allais quitter l'échoppe le ventre vide jusqu'à ce qu'il se manifeste bruyamment. Ce qui arracha quelques sourires et un rire aux personnes présentes. Je me remis à ma place légèrement gêné.


   Quand ce fut (enfin!) mon tour, je commanda de quoi nourrir trois personnes. Je levais la tête de la carte et remarqua que la vendeuse était entrain de me fixer depuis quelques secondes déjà. J'éclata de rire et répéta ma commande plus lentement. Paya les quelques dollars demandés et pris mon sac remplis avant de dire d'un ton charmeur:




« Et pourtant je ne suis pas sous mon plus beau jour alors imaginez! »




  Je la remerciais avec un sourire et partais en me frayant un passage entre deux gothiques pour atteindre la sortie. À peine passé le pas de la porte que mon portable vibra dans ma poche. Je le pris rapidement et répondis sans avoir regardé le correspondant. Et qu'elle fut ma surprise lorsque la voix de mon "merveilleux" collègue de tout à l'heure résonna. J'ai cru que j'allais lui expliquer la vie à ma manière avant de me rappeler que tout allait être répété à mon supérieur. Je pris une fausse voix mielleuse pour lui répondre. Mais cela ne calma pas ma colère surtout quand il m'apprit qu'il ne m'avait pas donné les bons papiers. Ce qui donnait à sa manière: vous n'avez pas pris tous les papiers que je vous ai tendu, vous êtes débile. N'en pouvant plus, j'hurla au combiné d'une voix froide:




« Tu diras ça au patron connard!   »




Alors que j'allais cordialement conseiller d'aller se faire enc****, une voix féminine me coupa. Je me retourna pour voir d'où elle provenait, la vendeuse de toute à l'heure m'interpellait. Je raccrocha sans même dire au revoir à l'autre mec. La jeune femme se tenait à présent devant moi, elle venait de m'appeler par mon prénom ce qui voulait dire que je la connaissais. J'examina longuement ses traits fins, les cheveux qui encadraient son doux visage et son immense sourire. Alors que j'allais continuer mon inspection au reste du corps son accent me revint en tête. Un mélange particulier entre de l'anglais et de l'américain avec l'exotisme de l'irlandais. Ce qui produisit un déclic dans ma tête.


 
« Tiens, tiens, tiens! Ça n'serait pas la petite Eden? Alors comme ça t'as quitté l'Angleterre pour devenir vendeuse? Je te voyais plus intellect que ça! » 




Je lui adressa un sourire taquin avant de lui prendre la main pour la traîner dans un coin plus tranquille.




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A. Eden-Genesys Campbell

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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyLun 24 Aoû - 19:41

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Mes jambes étaient lourdes et le brouhaha ambiant du restaurant commençait à me donner la migraine. Les gens râlaient à cause de l'attente, riaient ou parlaient fort, c'était un bruit sourd et continue qui raisonnait dans mes tempes mais j'étais contente d'avoir ce travail, ma vie était bien moins jolie quand je ne l'avais pas alors j'étais reconnaissante et je ne me plaignais pas d'être là à servir des clients souvent ronchons, tentant de leur rendre le sourire dans leur quotidien qui semblait monotone. Le rythme était toujours très soutenu, et le petit restaurant blindé de monde ce qui ne nous permettait pas, mes collègues et moi, de nous reposer sur nos lorriers mais ce n'était pas plus mal, le temps passe d'autant plus vite quand on est occupé. Mon service touchait enfin à sa fin quand le dernier client que je servais me troubla réellement. D'accord, il avait un physique à faire pâlir une armée de mannequin pour sous-vêtement, mais je n'étais pas le genre de fille à bégayer devant une plastique avantageuse, quelque chose d'autre me perturbait et je mis un temps fou à comprendre quoi. J'étais même passée pour une adolescente émotive devant lui, lui faisant penser que si je  n'avais pas retenu sa commande c'est que son physique m'avait troublé et il ne se garda pas de me le faire remarquer. « Et pourtant je ne suis pas sous mon plus beau jour alors imaginez! » je grimaçais, amusée de sa remarque. Des clients charmeurs, j'en voyais tous les jours et j'avais toujours pris leur remarque avec humour. Le jeune homme -qui ne manquait pas de charmes, je dois bien l'avouer, mais peu importe- avait un fort accent british, un accent qui m'était familier, celui qu'ont les gens à Londres. Je partais préparer sa commande d'ogre avant de lui revenir, tout sourire, pour la lui donner. Ce n'est qu'une fois parti que je me rappelais de son identité. Il y a quelques années de ça, nous étions dans le même établissement et nous nous étions retrouvé à une soirée, on était resté proche jusqu'à une violente dispute qui avait eu lieu peu avant mon départ, on en s'était jamais revu, et jamais reparlé. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose m'avait poussé à lui courir après, peut-être les remords anciens d'avoir disparu sans même m'excuser? Je n'en sais rien, toujours est il que je me retrouvais planté là, devant lui. « Tiens, tiens, tiens! Ça n'serait pas la petite Eden? Alors comme ça t'as quitté l'Angleterre pour devenir vendeuse? Je te voyais plus intellect que ça! » une chose était sûre, il était toujours aussi sarcastique qu'avant, ce qui n'était pas pour me déplaire et qui ne lui enlevait rien de son -indéniable- charme.  « Il faut croire que le savoir ne suffit pas pour remplir son frigo! » lançais-je, sur le même ton taquin qu'il avait emprunté et conservant mon immortel sourire. Je ne pu m'empêche de le regarder de haut en bas, remarquant qu'il était habillé d'un simple jogging et de basket. « Quant à toi je ne t'imaginais pas une seule seconde traverser l'océan pour arpenter les rues de New-York habillé comme un banlieusard Londonien, je te connaissais bien plus soigné que ça! » le taquinais-je à mon tour. Il attrapa ma main pour m'attirer dans un coin plus calme, je me laissais faire, j'étais contente de retrouver un visage connu. Et j'avais toujours réellement apprécié Alex, aussi agaçant soit-il parfois, j'aimais son sarcasme et son répondant. C'est néanmoins le genre de choses qui je ne pourrais jamais lui avouer, ça flatterait bien trop son égo, et lui ferait bien trop plaisir aussi.
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Alex C. Pawelski

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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyLun 24 Aoû - 23:52

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eden + alex

✰ ✰ ✰
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   Le petit restaurant était tellement rempli de monde que l'air était moite et chaud, si bien que je me retrouvais coincé entre un colosse de deux mètres et un gothique tout aussi impressionnant. Les cuisiniers s'affairaient à un rythme effréné. Je ne pourrai jamais faire un métier pareil, courir dans tous les sens et passer des heures à cuisiner des plats que tu ne peux même pas goûter. Non ce n'est définitivement pas pour moi. Pendant que je me posais des questions existentielles,la file rapetissait au fur et à mesure des commande. Si bien que je me retrouva rapidement devant une charmante vendeuse à qui je commanda tellement de chose que j'en ferais des restes pendant au moins deux jours. Après un commentaire taquin, je lui donna quelques dollars et partis avec mon kilo de bouffe sous le bras. Quand j'ouvris la porte vitrée menant à la rue, un vent frais s'engouffra dans la pièce me décoiffant au passage. Je pouvais enfin respirer, contrairement à l'intérieur de l'échoppe où l'air semblait se raréfier de seconde en seconde. 


   Ensuite mon téléphone sonna, le meurtre à distance me vint à l'esprit puis un visage familier m'illumina la journée. Eden Campbell, cette fille est un putain d'rayon de soleil! Depuis que je la connaissais, elle m'avait toujours apporté de la joie et de la bonne humeur. C'est fou comme une seule personne peut dégager autant de bonheur. Elle pouvait paraître un peu timide -enfin c'était comme ça quand je la croisais au lycée autrefois- mais en fait elle a une grande gueule et une repartie de malade. Je me rendais compte à présent que son grand sourire m'avait manqué. La voir ici me calma instantanément, et après cette journée pourrie ce n'est pas peu dire! 



« Il faut croire que le savoir ne suffit pas pour remplir son frigo!


Quant à toi je ne t'imaginais pas une seule seconde traverser l'océan pour arpenter les rues de New-York habillé comme un banlieusard Londonien, je te connaissais bien plus soigné que ça!
 » 

   Elle avait dis ça en me détaillant de la tête aux pieds. J'éclata de rire. Elle avait bien raison, je n'étais pas vraiment à mon avantage dans cette tenue improvisée mais je n'avais rien trouvé de mieux à mettre dans le bordel de ma chambre. Ça première phrase me fit abaisser mon sourire. Je ne connaissais sa vie en détails, ni ses secrets -même si je compte bien y remédier- mais j'avais bien compris que les finances n'étaient pas au beau fixe. C'est aussi ce qui me forçais à la respecter, malgré les problèmes elle gardait un large sourire et une gaieté hors du commun. Je décida de continuer à la taquiner comme au bon vieux temps:


« Si j'avais su que j'allais te croiser dans petit restaurant du Queens, je me serais mis sur mon 31! Je lui fis un petit clin d'oeil avant de continuer. Mais comme tu le vois, je suis en mode week-end et ce depuis environ un mois. Les week-end durent longtemps aux États-Unis! » 

Je lui offris un grand sourire avant de continuer à marcher. La foule avait commencé à se dissiper, ce qui nous permettait de marcher tranquillement sans risque de bousculer quelqu'un. Un bouchon de taxis New-Yorkais se formaient pourtant sur l'asphalte noire. Les magasins étaient à présent fermés, seules leurs vitrines brillaient dans la nuit. Le cadre était donc idéal pour des retrouvailles sous les feux de la lune. Je me tourna vers Eden dont je tenais toujours la main et dis:


« Sinon ma belle, qu'est ce que tu raconte de nouveau? On a beau faire genre que se retrouver de l'autre côté de l'océan est tout à fait normal, ça n'explique toujours pas ce que fais une irlandaise ....» 

Je fus coupé par mon ventre qui gargouilla une nouvelle fois de façon très élégante, j'avais faim et mon ventre n'avait cessé de me le rappeler toute la soirée. Je lança un regard à Eden qui semblait se retenir d'exploser de rire. Je lui donna un léger coup de coude.


« Vas-y moque toi! Te retiens pas! Puis j'ajouta plus sérieusement. Ça te dirais de déguster une délicieuse *je regarda dans la poche qu'elle m'avait donné quelques minutes au paravant* pizza et son accompagnement de pommes de terres cuites dans de l'huile, autrement dis des frites bien grasses? » 

Sans même attendre sa réponse, je traversa la rue en resserrant ma poigne. En face, se trouvait l'entrée d'un petit parc éclairé et animé par quelques étudiants. Je nous trouva un petit coin sur la pelouse sèche. Je posa les affaires et m'installa confortablement contre un arbre en attendant qu'Eden fasse de même.

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A. Eden-Genesys Campbell

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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyMar 25 Aoû - 1:50

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Jamais je n'aurais imaginé recroiser la route d'Alex, surtout si loin de notre Londres. Oh, évidemment que j'avais pensé à lui, souvent même. C'était l'un des seuls amis que je m'étais fait à Londres, pas que je sois asociale, j'étais seulement terrorisée à l'idée que quelqu'un s'intéresse assez à moi pour découvrir le chaos qu'était ma vie. Alors je me contentais de la compagnie de mon frère jumeau qui était tout à fait suffisante, j'avais un groupe d'amis aussi c'est vrai mais aucun d'eux ne nous connaissait réellement, on se contentait de discussions superficielles sans jamais s'aventurer sur des confessions personnelles. Je n'étais pourtant pas du genre triste et renfermée non, j'étais l'adolescente souriante et enjouée, mais j'avais du mal avec les relations, les gens en général, et je ne savais pas comment réagir quand quelqu'un m'abordait. Alex l'avait fait, lors d'une soirée. J'étais seule, Siobhàn n'avait pas tenu à venir et moi je voulais savoir ce que c'était pour une fois, d'être normale. Mais je me sentais désorientée, il y avait tellement de monde, tout le monde se connaissait, et je me sentais comme un poisson hors de l'eau. Alex l'avait remarqué très certainement, c'est pour ça qu'il était venu vers moi, on avait finalement passé la soirée à parler tous les deux et il avait découvert que derrière cette fille introvertie il y avait une adolescente souriante, drôle et effronté. Ça avait été agréable de montrer à quelqu'un qui j'étais réellement, montrer cette facette de moi-même et cette soirée avait marqué le début de notre amitié. J'aimais passer du temps avec lui, je pouvais exprimer ma joie de vivre à quelqu'un et ça faisait un bien fou que de fuir le quotidien que ma famille et moi menions. Mais mes craintes et mes angoisses avaient fini par tout fiche en l'air, j'avais gâché la seule véritable amitié que j'avais réussi à tisser, en l'espace d'une dispute tout avait volé en éclat. C'était un soir à Londres quelques mois après cette dites soirée, il s'était proposé de me raccompagner chez moi, et comme à chaque fois que j'avais l'impression qu'il devenait trop proche de moi, je m'étais énervée. Nous nous étions disputé, il ne comprenait pas pourquoi j'étais si secrète, si mystérieuse, pourquoi je m'éreintais tant à tenir les gens à l'écart de ma vie. Je ne lui avais pas donné de réponse, je m'étais juste éclipsée, et nous ne nous étions plus jamais revu après ça. Je m'en étais voulu, j'aurai aimé ne pas partir sur une dispute, j'aurai aimé lui dire que je m'en allais pour New-York, et j'aurai aussi aimé lui dire ce soir là que si je fuyais le monde entier ce n'était pas par manque de confiance, mais par honte. Plutôt mourir que de l'admettre. Je détestais me sentir vulnérable face à quelqu'un, et le laisser découvrir quelle vie ma famille et moi menions m'aurait rendu vulnérable. Mon plus grand regret avait été de prendre l'avion sans m'être excusée.
Je pense qu'aujourd'hui il y a prescription sur cette dispute, en fait je n'avais jamais vraiment su s'il m'en avait voulu pour ce fameux soir. Depuis, nous avions évolué chacun de notre côté, les choses faisaient que nos chemins ont été amené à se recroiser et je ne pouvais que m'en réjouir. Je ne cessais de le regarder, comme pour m'assurer qu'il était bien réel, qu'il était vraiment là debout devant moi. Un large sourire illuminait mon visage, j'émanais toute entière la joie que j'éprouvais de le retrouver après toutes ses années. Et nous nous parlions comme si nous nous étions jamais quitté, il m'avait taquiné sur mon statut de serveuse dans une petite échoppe reculée du Queens, et je m'étais défendu en me moquant gentiment de ses vêtements ce qui le fit rire aux éclats. Son rire m'emplit de joie, ça faisait un bien fou de l'entendre. Je nous revoyais adolescents assis sur un toit à se chamailler pour savoir qui avait tord et qui avait raison, de grandes argumentations rythmés par nos rires entremêlés, se souvenir me fit prendre conscience à quel point il m'avait manqué. « Si j'avais su que j'allais te croiser dans un petit restaurant du Queens, je me serais mis sur mon 31! Mais comme tu le vois, je suis en mode week-end et ce depuis environ un mois. Les week-end durent longtemps aux États-Unis! » Alors comme ça, il était ici depuis un mois? C'est un peu long pour un simple voyage touristique, non? Cela signifiait-il alors qu'Alex s'était installé de façon durable dans la ville qui ne dort jamais? Mes hypothèses m'enthousiasmaient énormément, bien que je tentais d'intérioriser mes émotions. «J'ai toujours su que tu étais un paresseux dans le fond! J'aimerai bien qu'il en soit ainsi pour moi aussi, mais même le week-end le roi de la cuisse de poulet-frites a besoin de mes services! » plaisantais-je en désignant de l'index l'illustration apposée sur le sachet que contenait la nourriture qu'il venait d'acheter. Nous foulions ainsi les rues New-Yorkaises main dans la main, ce contact m'avait paru tellement naturel que je m'en étais à peine rendu compte avant cet instant. Le cadre était digne d'un film hollywoodien, nous marchions éclairés par les réverbères de la ville et les vitrines de magasin à présent endormi. Cette image me fit sourire, mais je fus très vite retirée à mes pensées par la voix d'Alex. « Sinon ma belle, qu'est ce que tu raconte de nouveau? On a beau faire genre que se retrouver de l'autre côté de l'océan est tout à fait normal, ça n'explique toujours pas ce que fais une irlandaise.... » un grognement d'outre tombe interrompit son discours, et je compris très vite que son estomac en était l'auteur, je me mordis la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire, mais il m'asséna un coup de coude dans les côtes et je ne pu étouffer mon rire plus longtemps. « Vas-y moque toi! Te retiens pas! » je levais légèrement ma main libre comme pour plaider mon innocence « Ça te dirais de déguster une délicieuse.. pizza et son accompagnement de pommes de terres cuites dans de l'huile, autrement dis des frites bien grasses? » je ne pu m'empêcher de rire une nouvelle fois, une personne comme Alex il n'en existe pas deux dans le monde et j'avais oublié à quel point c'était agréable de passer du temps avec lui. « Je.. » m'apprêtais-je à lui répondre avant qu'il ne m'attire dans petit parc, je sentis ses doigts se refermer un peu plus sur ma main, se contact me fis presque frissonner, c'était certainement l'euphorie des retrouvailles qui faisait ça. Je le laissais s'installer contre un tronc d'arbre, regrettant presque le contact de sa main sur la mienne, puis je pris place à ses côtés. « Je serais ravie de partager ce repas préparé sans nul doute avec le plus grand des soins! » finis-je tout de même par lui répondre. Nous entamions alors notre repas, en même temps que je me rendais compte de l'improbabilité de la situation. « Au fait pour te répondre.. la petite irlandaise que je suis s'est retrouvée ici parce que ma.. mon adorable mère a décidé que la vie qu'on menait à Londres ne lui plaisait pas, et elle a trouvé judicieux de se rapprocher de sa famille, plus particulièrement de son frère. » expliquais-je en mangeant une frite. Si j'avais été seule, j'aurais dévoré son paquet entier, je mourrais de faim même si mon estomac restait plus discret que le sien. « Ce ne fut pas une franche réussite surtout au début, mais on s'y fait vite et puis au moins ici on a de la famille. Et puis ils vendent ces choses énormes partout qu'ils appellent des Donnuts, je t'assure ce truc c'est une tuerie! » plaisantais-je en m'enthousiasmant un peu trop pour de la nourriture. La seule raison pour laquelle ma mère avait voulu se rapprocher de son frère c'était pour lui demander de l'argent. Il avait d'abord cédé, et nous a même prêté un appartement dont il est propriétaire pour s'assurer que mes soeurs et moi avions un toit, un endroit pour dormir, ce qui n'était pas négligeable. Puis il avait donné un peu d'argent à ma mère, pour qu'elle s'occupe, mais il compris rapidement que cette argent elle l'utilisa à des fins bien plus personnel alors il a simplement arrêté les versements qu'il lui faisait. Ma mère avait toujours su se faire détester de tout le monde, même des plus honnêtes gens. Mais tout ça, ce n'était pas le genre de chose que j'avais envie de raconter à Alex. « Et toi, tu as posé tes valises ici pour combien de temps?» demandais-je d'un ton enjoué, priant secrètement pour que la réponse se compte en année. Je venais à peine de le retrouver, et je savais déjà que je n'avais aucune envie de le voir repartir. Ses taquineries m'avaient manqué, son visage m'avait manqué, il m'avait réellement manqué pendant toutes ses années et je réalisais qu'à peine la chance que j'avais de manger avec lui ce soir. Ça avait été si soudain. Mais être assise là, à côté d'Alex dans ce parc m'emplissait de joie et m'apaisait, Alex était de ces personnes qui vous rendront toujours le sourire quoi qu'il arrive, il était le premier à avoir le mot pour rire et je trouvais cette qualité plus qu'honorable. J'attrapais une nouvelle frite et la mangeait sans plus attendre « Franchement c'est pas pour me venter, mais je pense que j'ai de l'avenir dans la cuisson de frites!» plaisantais-je après avoir mangé mon morceau de pomme-de-terre comme si j'avais été une critique gastronomique.
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Alex C. Pawelski

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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyMar 25 Aoû - 10:55

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   Voilà comment je me retrouva devant une Eden toujours aussi resplendissante et joyeuse. Elle avait bien changé depuis les années lycées, elle semblait bien plus mature que les gens de son âge -et certainement plus mature que moi. Elle dégageait une force et une volonté incroyable pour une aussi jeune femme, elle avait un peu de tout ça avant mais à un degrés bien moins important. La traversée de l'océan avait dû la renforcer à un point que je n'imaginais même pas. Mais ça n'avait certainement pas changé son magnifique sourire qui semblait même être encore plus grand, si cela était possible puisqu'il se dessinait déjà sur une grande partie de son visage, révélant de belles dents blanches. J'avais déjà du mal à comprendre comment une si jolie fille pouvait être aussi solitaire -ou du moins encore célibataire- mais là c'était vraiment un mystère. Qui ne voudrait pas d'une fille souriante à longueur de journée, toujours de bonne humeur avec un sacré caractère sous ses airs de réservée? Franchement, il y avait des choses dans ce monde que je ne m'expliquerais jamais. Mais si il faut elle sortait avec un beau gosse américain et je ne le savais pas encore!

   Quand je lui avais parlé pour la première fois, lors d'une soirée lycéenne elle m'était apparue simple et gentille. Le sourire au lèvre, la langue bien pendue et une bouille d'ange. Mais dès que j'avais essayé de creuser un peu plus derrière cet immortel sourire, elle s'était renfermée dans sa coquille pour mon plus grand désarroi. Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait cacher, ou en tout cas me cacher. Je ne comprenais pas si c'était de ma faute ou si elle ne disait jamais rien à personne. Dans tous les cas, fier comme je l'étais et le suis encore, je m'étais vexé et énervé. Elle ne voulait jamais que je la raccompagne, que je vienne la chercher, que je lui offre la moindre babiole! Bref. En plus d'être têtue, elle était mystérieuse. Ce qui n'arrangeait rien à la situation, qui au final s'était conclue par une dispute -où j'avais gueulé pendant les 3/4 qui marqua la fin de notre "relation". Je ne sais pas si pour elle s'était pareil, mais je m'étais vraiment attaché à elle malgré nos caractères de merdes et nos différents. Et puis le coup de grâce, elle a disparu d'Angleterre! 

   Ce qui dans la situation actuelle compliquait les choses, je ne savais pas comment réagir. En mode énervé: Tu oses revenir comme une fleur après tout ce temps, tu te rends compte de ce que tu m'as fait!! Mais je ne pensais pas que lui hurler dessus des les premières heures était la plus judicieuse des solutions. J'avais donc fait le mec sympa, comme si de rien était. Mais je savais bien que je n'allais pas tenir longtemps avant de lui arracher des explications....


****

Elle continuait de me taquiner les yeux pétillants. Elle osa même me traiter de paresseux! Moi Alex Pawelski, grand joueur anglais de hockey sur glace! Je lui lançais un faux regard courroucé tout en souriant de toutes mes dents. (héhé la rime! x'D) Elle parla rapidement de son petit boulot qui semblait lui occuper tout son temps libre. Je me retenais de la regarder avec compassion de peur de me prendre un violent coup ou juste un regard qui suffit à te tuer. Dans tous les cas, cela ne semblait pas la déranger tellement puisqu'elle en parlait en rigolant. Alors que j'allais la questionner sur sa présence à la Grande Pomme, mon ventre gargouilla finement ce qui me value un grand éclat de rire d'Eden, qui se foutait bien de ma gueule. Ce qui me força à l'embarquer de force pour déguster les plats que j'avais acheté au petit restaurant quelques instants avant. Je nous trouva un petit coin tranquille entre deux arbres, éclairé par un réverbère vieillissant. Mais qu'importe, le seul fait de me retrouver avec elle me mettais en joie -bien que la nourriture toute chaude pour laquelle je venais d'investir une vingtaine de dollars rivalisait sérieusement. Après nous êtres nous êtres installés plus ou moins confortablement, elle répondît à mes interrogations précédentes: 

« Au fait pour te répondre.. la petite irlandaise que je suis s'est retrouvée ici parce que ma.. mon adorable mère a décidé que la vie qu'on menait à Londres ne lui plaisait pas, et elle a trouvé judicieux de se rapprocher de sa famille, plus particulièrement de son frère. Ce ne fut pas une franche réussite surtout au début, mais on s'y fait vite et puis au moins ici on a de la famille. Et puis ils vendent ces choses énormes partout qu'ils appellent des Donnuts, je t'assure ce truc c'est une tuerie! » 

Elle avait ponctué ses phrases de pauses pendant lesquelles elle dévorait mes frites. Je la laissa faire, étant moi même occupé à m'acharner sur mes cuisses de poulets. Je lui donna le paquets de pommes de terres puisqu'il semblerait qu'elle ne s'arrête jamais!
Elle était donc venue aux Etats-Unis grâce (ou à cause) de sa mère, qu'elle ne semblait pas tellement porter dans son cœur sans que je connaisse la raison. Elle avait eu un peu de mal au début mais je voyais bien qu'en ce moment tout allait plutôt bien. C'est ce qui tout ce qui comptait à présent! Après cela elle me questionna en retour sur la durée de ma présence, je répondis tout en évitant soigneusement les vraies raisons de mon départ précipité de Londres:

« Je reste un an ç'est certain, mais après tout dépend de mon patron. Il me proposera peut être un poste à la fin de mon stage. Attends! Je te parle de tout ça mais tu ne sais pas ce que je fais ici! je finis ma cuisse de poulet d'un coup de dents puis continua. Je suis en stage au NY Times -que tu es obligée de connaître-, normalement à la fin du stage je reçois mon diplôme de journaliste. J'espère qu'ils me proposeront un poste, je n'ai plus envie de quitter NY maintenant que je t'ai retrouvé! » 

Je lui fis un clin d'oeil malicieux. Je ne l'avais jamais recontacté après la dispute, enfin si j'avais essayé mais elle avait disparu du Royaume-Unis donc je n'avais jamais retrouvé sa trace jusqu'à maintenant. Et je ne comptais absolument pas la laisser partir comme une voleuse, comme elle avait osé faire il y a quelques années. Tout ça pour dire, que je ne savais rien de sa nouvelle vie à part son petit job dans une échoppe du Queens. Je jouais donc le petit curieux:


« Tu vas à la fac à NY maintenant? Non non! La discussion devient beaucoup trop sérieuse à mon goût! je lui adressa un sourire taquin avant de continuer. T'as un copain? Oui bien sûr que tu en a un, j'imagine.....il s'appelle Chuck, 1m80, les yeux bleus, cheveux blonds, c'est un surfeur australien venue conquérir les belles d'Amériques?! Hum, laisse moi réfléchir...vous êtes ensemble depuis un an et vous avez déjà choisis les prénoms de vos enfants! C'est ça?  » 

J'avais envie de rigoler et de la taquiner ce soir, et c'était bien partit pour. Je leva les yeux vers elle à la fin de mon monologue en éclatant de rire. Je n'imaginais absolument la belle Eden avec ce genre de garçon superficiel avec un sourire Colgate et un bronzage artificiel. Je ne savais pas quel étais son type de garçon -si elle en avait un- mais j'étais sûr à presque 200% que ce n'était pas celui-ci. Par contre il semblerait que ça la fasse bien rire, ce qui me permis d'ajouter « Je le savais! Je suis médium!» Comme le gros gamin que j'étais à ce moment là.  






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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyMar 25 Aoû - 13:25

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Adossée contre le tronc d'un arbre centenaire, je ne pouvais m'empêcher de détailler le visage d'Alex que le réverbère éclairait faiblement. Il n'avait pas changé, son visage était certes marqué par quelques années de plus et avait mûrit mais il restait ce jeune homme incroyablement beau. Je ne pouvais pas le nier, il était de ces hommes qui faisaient chavirer le coeur de toutes les filles et ç'aurait été mentir que de ne pas l'admettre. Il devait avoir une petite amie tout aussi jolie que lui qui était en train de planifier à son tour son arrivée à New-York pour rejoindre son bel amant. Sans nul doute, une personne comme lui ne pouvait pas être seule, il avait le physique et l'intellect, c'était si rare de nos jours. Quoi que son humour pouvait diviser, et même en faire fuir quelques unes, moi je l'avais tout de suite adoré mais c'est vrai qu'il n'est pas au goût de tout le monde. J'étais néanmoins heureuse d'avoir retrouvé ce visage souriant, ce jeune homme qui m'avait tant fait rire en Angleterre. J'étais incroyablement bien ici, assise prêt de lui à dévorer de la nourriture grasse et absolument pas saine. Mais le retrouver me faisait penser aussi à tout ce qui avait changé, et tout ce qui s'était passé depuis mon départ de Londres. Certes, je n'avais plus jamais eu à franchir les portes de foyers pour sans-domicile et je ne remercierais jamais assez mon oncle pour cela, mais j'avais fait bien pire et cette sombre période je ne laisserais personne la découvrir. J'en étais certes sorti grandit, mais sérieusement amochée aussi, et je n'osais pas imaginer quel genre de personnes j'aurais été aujourd'hui si mon frère jumeau n'était pas intervenu. Mais l'heure n'était vraiment pas aux souvenirs douloureux, je chassais donc cette pensée de ma tête, me concentrant une nouvelle fois sur les traits apaisant de mon ami, répondant à ses interrogations. Je lui expliquais les raisons de mon départ, ne pouvant m'empêcher de sous-entendre la colère que j'avais contre ma mère. Je ne lui en voulais pas d'être partie de la capitale anglaise, mais je lui en voulais d'avoir une fois encore pensé qu'à elle. Elle était de ces personnes qui ne devrait jamais pouvoir avoir enfant, elle était immature et irresponsable et elle se fichait éperdument de ce qu'on devenait. Je m'étais souvent disputé avec elle, essayant de lui faire comprendre qu'elle avait la chance de se racheter avec Khloé et Zephyr, qu'elle avait l'occasion d'être une meilleure mère pour les filles qu'elle n'avait été pour Siobhàn et moi, je voulais la mettre devant ses responsabilités mais mes efforts avaient été vain.  «Je reste un an ç'est certain, mais après tout dépend de mon patron. Il me proposera peut être un poste à la fin de mon stage. Attends! Je te parle de tout ça mais tu ne sais pas ce que je fais ici! Je suis en stage au NY Times -que tu es obligée de connaître-, normalement à la fin du stage je reçois mon diplôme de journaliste. J'espère qu'ils me proposeront un poste, je n'ai plus envie de quitter NY maintenant que je t'ai retrouvé! » sa dernière phrase me réchauffa le coeur, certes il avait dit ça d'un ton emprunt de malice et l'avait ponctué d'un clin d'oeil mais j'étais tout de même heureuse de l'entendre, moi qui n'était même pas sûre qu'il se rappelle de mon identité. Je mangeais une dernière frite avant de finalement lui redonner le sachet, je n'avais pas payé pour cette nourriture et je refusais d'en manger en quantité déraisonnable, bien que la pizza me faisait horriblement envie. Il restait donc pendant au moins un an, et était bientôt diplômé en journalisme. Ces informations m'enlisaient de joies et je fierté à son égard, il était brillant je l'avais toujours su, et le savoir travaillant au New-York Times était une preuve que je ne me trompais pas sur son compte. Mais ce qui me réjouissait d'autant plus était qu'il reste à New-York, nous vivions de nouveau dans la même ville et cette nouvelle était de loin la meilleure de la semaine, voir du mois tout entier.   « Tu vas à la fac à NY maintenant? Non non! La discussion devient beaucoup trop sérieuse à mon goût! T'as un copain? Oui bien sûr que tu en a un, j'imagine.....il s'appelle Chuck, 1m80, les yeux bleus, cheveux blonds, c'est un surfeur australien venue conquérir les belles d'Amériques?! Hum, laisse moi réfléchir...vous êtes ensemble depuis un an et vous avez déjà choisis les prénoms de vos enfants! C'est ça? » j'éclatais d'un rire cristallin, qui se mélangea bientôt au sien. Nous savions tout deux à quel point ses spéculations étaient improbables et absurdes. « Dans le mille, nous habitons un hôtel particulier dans manhattan d'ailleurs je vais devoir te laisser car ma limousine m'attends! » continuais-je amusée. « Je le savais! Je suis médium! » je ne cessais de rire, c'était tellement bon de le retrouver, et de retrouver toute ses idioties. J'essayais de reprendre mon sérieux, mais ce n'était pas chose aisée. «Plus sérieusement, je vis une relation fusionnelle avec mon chaton de deux mois, il n'est pas très loquace et j'ai l'impression qu'il ne m'aime que parce que je lui donne à manger mais on ne se dispute jamais, le couple idéal! » puis qui avait dit qu'on avait besoin d'un homme dans nos vies? Un chat c'est très bien. Et en plus ça laisse pas traîner ses chaussettes partout! « Et toi? Une petite anglaise aurait-elle eu raison du coeur de notre charmant Pawelski? Ou une jeune américaine rencontrée à l'aéroport que tu aurais malencontreusement bousculé, et de là serait née une formidable et torride histoire d'amour? » il devait avoir l'embarras du choix, beaucoup de jeunes femmes devaient se battre pour un si joli minois. J'ouvrais mon sac pour trouver ma petite bouteille d'eau, cachée entre un doudou de zéphyr -mais qu'est-ce qu'il faisait là lui?- mes cours de chimie et ma veste pour le service du restaurant. Je finis tout de même par mettre la main dessus, et refermais mon sac attendant la réponse d'Alex avec intérêt.
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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyMar 25 Aoû - 18:17

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Me retrouver dans un parc paumé du Queens pour manger des plats bien gras ne me serait jamais venus à l'idée. Mais je comprenais à présent qu'importe le lieu et l'activité tant qu'on est avec des gens qui nous rendent heureux. Assise, là en face de moi, Eden me comblait de plaisir. Non pas pas notre discussion pour le moins enfantine. Ni par le fait qu'elle venait de dévorer les deux tiers des frites. Mais bien par sa simple présence qui suffisait à vous mettre un sourire de gamin pendant au moins deux jours. Les petits plaisirs de la vie étaient simples et rares. Eden était mon petit plaisir en cette soirée d'aout, sa délicieuse compagnie me suffisait amplement.

Nous avions tous les deux changés et évolués mais bizarrement -ou plutôt heureusement- nous avions la même facilité qu'avant à discuter. Comme si notre lien était resté intact même après des années de séparation. Notre dispute n'avait été qu'un simple intermède avant un retour resplendissant de sourires et de rires sincères. Je voyais d'ailleurs ses yeux loucher sur la part de pizza que je tenais dans ma main. Pour la taquiner, je la mangea en levant les yeux aux ciel comme si c'était la meilleure pizza sur terre alors qu'elle était la plus grasse que je n'ai jamais mangé. Je la regarda langoureusement en avalant le dernier morceau. Je devais en avoir partout mais je m'en fichais bien. Eden était la seule à pouvoir observer la sauce tomate qui devait m'entourer la bouche et je pense qu'elle m'avait déjà vu dans des cas bien pire. En rigolant je lui passa la dernière part de pizza, j'ai cru qu'elle allait baver dessus tellement elle était en admiration dessus -0 exagération xD-.

Après avoir émis l'hypothèse qu'elle vivait une idylle avec un surfeur australien à haute voix. Nous éclatâmes d'un rire commun qui se mêla bientôt au brouhaha des klaxons qui résonnaient dans la ville. Je la voyais plutôt avec un artiste, un chien et pourquoi pas une petite bouille d'ange de quelques mois pour compléter la famille. Mais même cette hypothèse se révéla fausse puisqu'elle répliqua à ma première pensée avec malice:

« Dans le mille, nous habitons un hôtel particulier dans Manhattan d'ailleurs je vais devoir te laisser car ma limousine m'attends! je lui tira la langue puis elle continua. Plus sérieusement, je vis une relation fusionnelle avec mon chaton de deux mois, il n'est pas très loquace et j'ai l'impression qu'il ne m'aime que parce que je lui donne à manger mais on ne se dispute jamais, le couple idéal! »

« Wow! Je ne te voyais pas du tout en couple avec quelqu'un d'aussi jeune! Et en plus il ose profiter de toi, c'est inadmissible!
Ce qui veut dire qu'aucun jeune homme prétentieux ne t'emmène en sortie tous les week-ends?
»

La réponse m'intéressait, non pas que je veuille jouer le rôle de petit ami mais bien pour savoir elle avait quelqu'un qui s'occupait d'elle depuis qu'elle était à New York. Pour la changer d'air ou au moins lui faire passer du bon temps. Elle le méritait vraiment. Une fille aussi génial devrait avoir une armée d'amis prêts à lui rendre ses merveilleux sourires et être là les rare fois où il disparaissait.

Mes pensées furent coupées par une mélodieuse musique, je me retourna et remarquais avec étonnement que quelques étudiants s'étaient mis à gratter leurs guitares et pincer leurs violons. J'esquissa un sourire en me retournant vers Eden qui commençait sa réplique suivant, qui cette fois me concernait:

« Et toi? Une petite anglaise aurait-elle eu raison du coeur de notre charmant Pawelski? Ou une jeune américaine rencontrée à l'aéroport que tu aurais malencontreusement bousculé, et de là serait née une formidable et torride histoire d'amour? »

« Je ne t'ai pas rencontré à l'aéroport donc rien de torride, ni de formidable n'a eu lieu! je lui adressa un sourire en coin puis continua. Je viens d'arriver les américaines n'ont pas eu le temps de remarquer le magnifique ( et modeste) jeune homme que je suis! Enfin la seule qui m'a remarqué est la jeunesse dorée de Manhattan, ou du moins un petit groupe que j'ai croisé. Et crois moi, ces gosses de riches n'ont rien à envier aux belles filles comme toi!  »


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A. Eden-Genesys Campbell

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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyMar 25 Aoû - 21:06

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Pour être totalement franche, la junk-food de ce soir m'emplissait autant de bonheur que de retrouver Alex. Enfin non, peut-être pas autant, mais quand même! J'avais mangé sur le pouce toute la semaine, on était en fin de mois et comme chaque fin de mois le réfrigérateur était peu rempli, voir même complètement vide. Je faisais toujours attention à ce que les filles ne manquent de rien, j'avais dû acheter un certain nombre de livres pour la rentré de Khloé ce qui représentait un petit budget que je ne pouvais pas lui refuser, et Zephyr était encore petite et je préfèrerais me restreindre pour qu'elle ne manque de rien surtout quand il s'agissait d'alimentation, puis elle a été malade toute la semaine j'avais donc dû courir chez les médecins, chercher ses médicaments et m'occuper d'elle, j'avais passé ma semaine à courir sans jamais vraiment me poser pour manger je préférais grignoter quelques gâteaux quand mon estomac n'en pouvait plus, alors oui vraiment je savourais ces frites. J'espérais qu'il n'avait pas remarqué avec quel entrain je m'étais jetée sur la nourriture, même si je n'avais pas fait preuve d'une immense description. Et l'épisode de la pizza me permis de confirmer le fait qu'il avait très bien remarqué mon attrait certain pour sa nourriture. Je me mordillais la lèvre inférieur en le voyant faire ses pitreries avec son morceau de pizza, avant de lui faire une moue de chien battu quand je le vis enfourner le reste de sa part dans sa bouche. C'était immorale, de la torture psychique même! Mais je ne pu m'empêcher d'étouffer un rire quand je vis qu'il s'était mis de la sauce tomate partout sur le visage. Il finit tout de même par me donner la dernière part de pizza, non mais, la dernière part de pizza? C'est encore plus beau qu'une déclaration d'amour non? vous vous rendez pas compte du pouvoir de la pizza vous!  « La dernière part de pizza? C'est vraiment trop d'honneur monsieur Pawelski » admis-je, en attrapant le morceau qu'il me tendait. Je croquais dedans avec envie, franchement j'étais aux anges. Je me sentais égoïste de me goinfrer comme ça alors que les filles avaient mangé le reste de lasagnes qui trainait dans le frigo, et cette pensée me pinça le coeur.
La conversation se dirigea finalement vers mon hypothétique petit-ami surfer, et non je n'avais pas la chance de partager la vie d'un homme, j'imagine que la vie que je menais ne me le permettait pas. Je ne pouvais pas ramener quelqu'un dans mon studio exigu que je partageais avec mes deux soeurs, ça effraierait n'importe qui. J'avais peur de m'attacher à quelqu'un qui finalement fuirait en découvrant que je m'occupais de mes soeurs à plein temps, et si je m'attachais à quelqu'un qui ne l'acceptait pas je serais obligé de faire un choix, et ce choix sera toujours mes petites soeurs. Je plaisantais donc en feignant une relation avec mon chaton Opale, ce qui amusa Alex. «Wow! Je ne te voyais pas du tout en couple avec quelqu'un d'aussi jeune! Et en plus il ose profiter de toi, c'est inadmissible! Ce qui veut dire qu'aucun jeune homme prétentieux ne t'emmène en sortie tous les week-ends? » C'est vrai que je sortais rarement, quelques fois avec Clélia une amie que j'appréciais énormément, ou parfois avec Isaac mon meilleur ami, mais tout deux étaient au courant pour mes soeurs ce qui simplifiait énormément les choses. J'avais peur de m'engager avec qui que ce soit, en fait j'étais terrorisée à l'idée de m'ouvrir à quelqu'un je préférais vivre en solitaire, au moins je ne risquais de décevoir personne. Peut-être que quelqu'un réussirais à détruire les murs que j'avais érigé et la carapaces qui me protégeait, mais cette idée m'angoissait légèrement. « Non je n'ai pas cette chance, à mon plus grand désarroi! » exagérais-je en faisant une moue dépitée. Parfois j'aimerai être un peu plus normale, ne pas avoir à gérer une tonne et demi de choses chaque jour, ne pas devoir endosser le rôle qu'est celui de ma mère, et pouvoir sortir tous les week-end avec un garçon à qui je n'aurai pas à cacher mon passé ni le reste de ma vie. Si ça avait été le cas, j'aurai apprécié que ce garçon soit Alex, découvrir New-York comme je ne l'avais jamais vu, avec lui. Sortir le soir, voir juste.. autre chose que ma routine.
Je retrouvais mon enthousiasme pour lui demander si lui il avait trouvé son âme soeur, ou au moins une pâle approche de ce que ça pourrait être. «Je ne t'ai pas rencontré à l'aéroport donc rien de torride, ni de formidable n'a eu lieu! » j'éclatais de rire, c'était vraiment un idiot. Mais le meilleur idiot que j'ai jamais connu, je dois l'admettre. « Ça peut toujours s'arranger » lui répondis-je, d'un ton emprunt de sous-entendu, lui lançant un clin d'oeil avant qu'il ne reprenne sa réponse. « Je viens d'arriver les américaines n'ont pas eu le temps de remarquer le magnifique (et modeste) jeune homme que je suis! Enfin la seule qui m'a remarqué est la jeunesse dorée de Manhattan, ou du moins un petit groupe que j'ai croisé. Et crois moi, ces gosses de riches n'ont rien à envier aux belles filles comme toi! » j'éprouvais un certain.. soulagement après cette réponse, je ne comprenais pas pourquoi, mais j'étais soulagée. Pas que je ne lui souhaite pas tout le bonheur du monde, mais c'est comme si je voulais le garder rien que pour moi encore quelque temps, je venais de le retrouver et j'avais peur qu'une pimbêche péroxidée ne m'empêche de le voir. Bien que je sache très bien que les pimbêches péroxidées n'étaient pas son genre. mais vous savez avec les hommes, il faut s'attendre à tout. Sa remarque m'avait néanmoins touchée, j'étais contente qu'il me préfère à ses filles viles qui ne pensent que par l'argent. J'étais confronté à ce genre de filles à l'université, pensant que le compte en banque de papa et maman faisait d'elles des princesses, et elles m'énervaient à un point indicible. Même si m'a vie n'a rien d'enviable, j'étais contente des valeurs et des principes que j'avais.  «Bien que l'humilité ne t'étouffe pas, je dois t'avouer que je préfère et de loin parler à quelqu'un comme toi qu'avoir à faire avec ces gosses de riches comme tu les décris si bien. Tu es bien plus intéressant! » admis-je, souriant malicieusement. Mon oreille fut attirée par la mélodie des cordes de guitare qu'on grattait, des étudiants jouaient à deux pas d'ici, donnant à cette scène de retrouvailles un fond sonore agréable, le cadre était parfait. Je faisais parfois partie de ces étudiants qui jouaient dans le parc, pas à une heure si tardive certes mais j'aimais beaucoup me poser dans un parc et gratter ma guitare en chantant. Quelque fois je chantais dans des bars le soir, c'était assez excitant comme exercice, et plutôt bien rémunéré pour ce que c'était.
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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyVen 28 Aoû - 12:32

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Alors que nous discutions de la vie sentimentale d'Eden, les quelques étudiants encore présents à cette heure tardive de la nuit se mirent à jouer. Leur musique n'était certes pas parfaite mais elle suffisait à donner une atmosphère chaleureuse au petit parc. Il y avait deux guitares et un violon, je n'avais jamais entendu les deux ensemble mais c'était au final très plaisant. La guitare donnait le rythme et la chaleur du fait de sa caisse qui portait les notes dans un grave doux. Le violon quant à lui apportait finesse et légèreté, mais aussi une mélodie envoûtante. Qui donnait envie d'écouter jusqu'au bout de la nuit. Alors que je pensais que leur musique était à son apogée une voix féminine et sensuelle s'ajouta. Je me tourna et vis une jeune femme noire chanter, assise au pieds des musiciens. De grands sourires se peignaient sur leurs visages, ils semblaient heureux de partager quelques notes dans un petit parc du Queens. Je souriais à mon tour car cela rendait la soirée encore plus agréable et mémorable.

Eden me tira finalement de mes pensées en répondant à mes interrogations sur son hypothétique vie de couple. Elle n'avait donc pas de petit copain, elle feintait le désarroi avec une moue triste sur le visage. La voix était donc libre! Oups! Il ne fallait pas que je me sente pousser des ailes par cette révélation. De 1) c'était une amie depuis un certain temps maintenant donc il ne fallait pas gâcher une amitié pareil si cela ne devait pas durer 2) on venait de se retrouver donc ça faisait un peu trop dragueur de la charmer dès nos retrouvailles 3) elle n'avait émis aucun indice qui pourrait faire penser qu'elle en ai envie ou que la simple idée lui ai traversé l'esprit 4) il faut que j'arrête de penser à des trucs pareils 5) nan mais si il faut elle ne me trouvait même pas attirant 6) faut vraiment que je stop ses pensées qui divaguent. Mais si elle faisait mine de me draguer ça n'allait pas m'aider! Elle osa même dire que l'on pourrait s'arranger pour l'histoire de l'aéroport. Elle avait dis sa phrase avec de lourd sous entendus ainsi qu'avec un clin d'oeil malicieux avant que je reprenne ma tirade.


Après le compliment sous entendu que je lui avais lancé elle me lança malicieusement:

«Bien que l'humilité ne t'étouffe pas, je dois t'avouer que je préfère et de loin parler à quelqu'un comme toi qu'avoir à faire avec ces gosses de riches comme tu les décris si bien. Tu es bien plus intéressant! »

« Ça fait parti de mon charme ma belle! je lui lançais un sourire charmeur avant de m'exclamer: Ha oui! Je ne sais pas si tu en a entendu parlé mais la ville organise un festival au Madison Square Garden à Manhattan. Mon patron m'a donné deux places pour que je puisse faire mon premier article. Ça te dirait d'y aller? »

C'était l’événement de cet été. Enfin de la fin des vacances puisque qu'il avait lieu le dernier week-end d'aout. Il y avait apparemment de grandes stars de la musique, elles n'étaient pas toutes à mon goût mais promettaient une ambiance de folie. J'y étais passé à côté du parc il y a quelques jours, ils étaient entrain d'installer une immense scène. Ça allait être une tuerie! Mais on pouvait aussi  retrouver des groupes inconnus ou des artistes solos dans tous les coin de rue de la Grande Pomme. Le festival s'étendait donc à toute la ville. De nombreuses animations semblaient êtres prévus pour tous les goûts. J'avais entendu dire qu'il y avait un karaoké en face du parc. Eden m'avait toujours semblé passionnée par la musique et c'était donc l'occasion unique de lui faire plaisir. Je n'étais pas sûre qu'elle allait accepter mon invitation vu son emploi du temps de ministre mais j'espérais qu'elle avait quelques heures de plus à me consacrer avant que je ne recommence moi même à travailler.  Le patron du NY TIMES m'avait envoyé les billets il y avait quelques jours de cela, je devais faire un rapport de l'événement que je lui remettrai dès mon premier jour. C'était une sorte de test que je ne pouvais pas rater donc pour mettre toutes les chances de mon côté quoi de mieux qu'une guitariste à mes côtés? Alors que je la laissais méditer à ma réponse, je tira la poche du restaurant. Il ne restait qu'un beignet, je n'avais pas prévu de partager mon dîner avec une Eden toute souriante. Et pourtant nous voilà tous les deux! Je la coupa dans sa réflexion avant de dire d'une voix de serveur cinq étoiles:

 
« Et voilà le dessert. Un demi beignet bien gras fourré au chocolat industriel. Qu'en dites vous très chère?  »



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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptySam 29 Aoû - 1:53

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J'avais réellement l'impression d'être étrange, je n'avais jamais eu de petit ami à vingt et un an, je passais mon temps à éviter les personnes qui pourraient m'aimer, et quand je tombais sur quelqu'un que je ne pouvais éviter, je me débrouillais pour le repousser. Aimer c'était se rendre vulnérable et je n'avais pas la moindre envie d'être vulnérable, ça me terrifiait. Puis j'avais été témoin de tout ce qu'un homme peut-être de pire, violent, pervers, brutal et agressif. Les petits-amis de ma mère nous avaient pour la plus part fait vivre un véritable enfer,  khloé et moi avions du supporter plus que ce qui est supportable en ne pouvant en parler à personne, accepter l'inacceptable sans que notre mère ne dise rien. Puis il y avait eu cette période, où je vendais mon corps contre une poignée d'argent, je n'étais pas sûre qu'après ces expériences je puisse faire confiance à un homme au point de lui offrir l'opportunité de me détruire. Mais de toute façon, qui pourrait être intéressé par une petite vendeuse du Queens? Certainement pas Alex, il pouvait s'offrir toutes les belles journalistes blindées d'argent qu'il y a sur son lieu de travail, pourquoi viendrait-il s'embêter avec une fille comme moi dont la vie est si compliquée. Et puis, je ne lui plaisait certainement même pas. Pourquoi je pensais à ça moi déjà? D'accord, certainement parce qu'Alex et l'un des plus bel homme auxquels j'ai été confrontée, et que je n'étais absolument pas indifférente à son charme, mais ça devait être vraiment déplacé de penser ça de lui, après tout nous étions amis. Alors pourquoi me troublait-il autant? Et pourquoi je me posais tant de questions?   « Ça fait parti de mon charme ma belle! » se défendit-il quand je l'attaquais sur son manque évident d'humilité, et il avait raison. Son petit côté effronté le rendait absolument irrésistible. Quoi j'ai dit ça moi? D'accord Eden on se reprend, tu es avec Alex depuis une heure et voilà que tu n'es plus capable de réfléchir correctement, quelle sorte de maléfice est-ce dont? Bon, on respire et on se reprend. Mais comment je pouvais me reprendre alors qu'il me servait son magnifique sourire charmeur? Vite, changeons de sujet.
Et comme s'il avait lu dans mes pensées, il s'exclama «Ha oui! Je ne sais pas si tu en a entendu parlé mais la ville organise un festival au Madison Square Garden à Manhattan. Mon patron m'a donné deux places pour que je puisse faire mon premier article. Ça te dirait d'y aller? » Je mis quelques minutes avant de réaliser ce qu'il me proposait. Je retenais un cri de joie en posant mes mains sur ma bouche, puis sur mes joues. « Pour de vrai? Évidemment que je veux y aller! C'est juste extraordinaire, je rêve d'y aller! Oh Alex je t'aime je t'aime je t'aime! » je le prenais dans mes bras et le serrais contre moi, c'était Noël avant l'heure, le plus beau cadeau qu'il pouvait me faire. Évidemment que j'avais entendu parlé du festival, ma petite soeur faisait partie des bénévoles pour monter les scènes et s'occuper de tout ce qui est "behind the scene" ce qui lui donnait le précieux sésame: l'entrée gratuite au festival avec, en plus de ça, le badge staff qui lui donnait accès à l'arrière des scènes. J'avais voulu le faire avec elle, en réalité c'est moi qui lui avait parlé du bénévolat pour le festival, mais mon patron n'a pas voulu que je pose assez de jours de congés pour que ce soit possible. Et j'avais été voir sur internet le prix des places, j'avais définitivement fait une croix sur l'événement en voyant le montant demandé. Et là, Alex m'offrait l'opportunité d'y aller, Alex sorti de nul part que je n'avais pas vu depuis plus de six ans, venait de m'offrir une opportunité en or d'assister à l'évènement que je convoitais tant. Cette soirée était de loin la meilleure soirée que j'avais passé depuis des décennies. Je m'asseyais de nouveau contre le tronc, le visage rayonnant d'une joie nouvelle, j'étais émerveillée, complètement euphorique, je réalisais à peine. J'espérais que mon patron m'accorderait au moins des congés sur la durée du festival. Un autre problème me vint à l'esprit, qui garderait Zephyr? J'allais devoir demander à mon oncle s'il acceptait de s'occuper d'elle les quelques soirs de festival, j'espérais là encore qu'il n'y aurait pas de problème. «J'en reviens pas je suis trop contente, j'essaierai de m'organiser pour pouvoir venir mais vraiment merci Alex t'es un ange je suis trop contente!» m'exclamais-je encore émue par la nouvelle. Je me voyais déjà partager ce délicieux moment avec lui, la musique était ma passion et j'avais vraiment hâte de voir le coeur de New-York bouger au rythme des enceintes faramineuses du Madison Square Garden mais aussi au rythme des instruments maniés par les artistes de rues qui animerons les rues ce soir là. Je savais que j'y croiserais Jimmy, c'était un vieil homme, un noir-américain qui jouait du violoncelle tous les jours dans le métro, j'avais souvent parlé avec lui après lui avoir offert un café, je le faisais chaque matin d'hiver. Il m'avait dit qu'il tenait à aller jouer dans la rue pendant le festival parce que les New-Yorkais seraient plus réceptif, il voulait que les gens ressentent la même joie que lui lorsque ses doigts se baladent habilement sur les cordes de son instrument. La presse promettait une ambiance inoubliable, chaleureuse et magique pour ces quelques soirs placés sous le signe de la musique, et y aller avec Alex me permettrait de lui faire découvrir ma passion, lui faire comprendre pourquoi j'aime la musique, que la musique va bien au delà des notes et des mélodies. La musique rassemble, et c'est là le plus bel atout que je lui trouve. Je voulais lui montrer la musique sous un angle qu'il n'avait peut-être jamais abordé.
Bien que l'évènement en lui-même m'enthousiasmait énormément, je crois que ce qui me rendait euphorique était l'idée que j'y aille avec Alex. Il y a quelques heures encore il n'était qu'un souvenir d'Angleterre, quelqu'un à qui j'avais renoncé en posant mes valises sur le sol américain, mais le destin, ou quelque soit la manière dont je dois l'appeler, nous a réuni. Et je l'avais retrouvé, plus radieux que jamais, dans une ville si grande qu'il est possible de s'y perdre soit-même, alors que ce soit le destin ou le hasard, ou une coïncidence, j'étais reconnaissante que ce soit arrivé. Dès que mes yeux se posaient sur lui, je ne pouvais m'empêcher de sourire à pleine dents, j'étais véritablement et inexplicablement heureuse de sa présence, comme si en l'ayant retrouvé j'avais aussi retrouvé une part de moi-même. « Et voilà le dessert. Un demi beignet bien gras fourré au chocolat industriel. Qu'en dites vous très chère? » ses mimiques bien trop sophistiquée pour un beignet me firent rire aux éclats avec que je ne prenne la demie viennoiserie qu'il me tendait et de croquer dedans. « Hm.. Divin mon cher monsieur, ce goût si fin, si subtil en bouche, puis cette explosion de saveur lorsque le chocolat viens caresser nos papilles.. vraiment délicieux! » répliquais-je en empruntant le même ton que lui, puis je croquais à nouveau dans le beignet bien trop gras, en me mettant évidemment du chocolat partout sur le visage. Ça ne devait pas être très beau à voir, mais Alex a été le témoin de bien pire venant de ma part, comme ce jour à Londres où il pleuvait des cordes, on était dans un parc et on avait fait la course pour trouver un abris, il m'avait devancé mais de peu et pour me venger de cette horrible défaite je l'avais fait tomber dans une immense flaque de gadoue, j'avais malheureusement été entrainée dans sa chute, et nous nous étions retrouvé tous les deux couvert de bout, sous une pluie diluvienne, mon maquillage avait coulé sur mon visage, mes cheveux ressemblaient à une vieille serpillère, et on riait comme des enfants. J'avais l'impression que ce souvenir remontait à des siècle, il s'était passé tellement de choses depuis mon adolescence Londonienne. Mais paradoxalement je me souvenais de chaque instant passé avec lui, comme si c'était hier. «Tu sais, j'étais certaine que tu ne te souviendrais pas de moi tout à l'heure, quand j'ai crié ton prénom. » admis-je soudainement. Je pense que ça m'aurais vraiment blessé que mon visage ne lui revienne pas, mais je l'aurai compris, les années ont passés et il était ce genre de personne à avoir des milliers d'amis, je n'étais qu'une parmi tant d'autre.
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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptySam 29 Aoû - 12:28

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I remember you!

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✰ ✰ ✰
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Le quartier du Queens en cette nuit d'été était plutôt animé. J'entrevoyais derrière les barrières du parc la grande avenue où se bousculaient des centaines de personnes, la grande majorité sortait des boîtes de nuits légèrement soûle, les grands éclats de rire et les discussions animées en témoignaient. Une infime partie par contre, rentrait du travail, les yeux bouffis par la fatigue accumulée dans la journée. Au delà du trottoir longeant le parc, je remarquais que la circulation était moins dense qu'il y a quelques heures. Seulement une dizaine de taxis circulaient rapidement sur la double voie ramenant les étudiants de soirée. Le parc quant à lui était juste occupé par les musiciens, Eden et moi. De vieux réverbères l'éclairaient d'une lumière jaunâtre. L'herbe y était sèche et le sol peu confortable. Mais appuyé en face de la jeune femme, contre un chêne sûrement centenaire je me sentais bien. Je ne dirais quand même pas que c'est le paradis mais je passais l'une de mes meilleures soirées à New York.

J'étais arrivé il y a seulement quelques semaines, mes journées se résumaient à ranger mon petit appartement et me préparer pour mon entrée au NY Times. Je n'avais donc pas eu le temps de faire de nouvelles connaissances à part mes futurs collègues qui m'avaient posé un lapin il y a une semaine. Je m'étais donc retrouvé à passer une soirée tendue avec Clélia et Thybalt. Ce soir c'était comme si j'avais revu une amie proche que j'avais quitté il y a quelques jours alors qu'au contraire cela faisait au moins cinq ans que nous nous étions quittés en mauvais termes. Toutes la colère et la tristesse dues à cette séparation brutale s'était envolées quand j'avais revu son magnifique sourire. Mais toute sa personne m'avait manqué ses mimiques, sa voix, son caractère et ses traits fins. Tout m'avait manqué. Et les revoilà des années après pour mon plus grand bonheur.

****

« Pour de vrai? Évidemment que je veux y aller! C'est juste extraordinaire, je rêve d'y aller! Oh Alex je t'aime je t'aime je t'aime! J'en reviens pas je suis trop contente, j'essaierai de m'organiser pour pouvoir venir mais vraiment merci Alex t'es un ange je suis trop contente! »

« Bien sûr que c'est vrai Eden! »

Elle s'était jetée à mon cou pour me remercier, elle me serrait fort dans ses petits bras mais avant que je puisse lui rendre son étreinte elle s'éloigna de moi, à mon plus grand désarroi. Je ne pu faire une moue triste en la voyant trépigner sur place. J'étais le plus heureux du monde! J'allais au festival avec ma petit Eden! Je remarqua très clairement qu'elle aussi était aux anges, je venais apparemment de lui proposer de réaliser son rêve. Nous allions passer de nombreuses heures ensemble, à écouter de la musique plus ou moins bonne, à danser, rire, chanter, s'amuser et déambuler dans la ville animée. Elle allait me présenter son univers, je voyais déjà son air heureux et passionné brillant dans ses yeux quant elle me parlera de musique. Je me voyais la prendre en photo au milieu de la foule en folie son magnifique sourire aux lèvres, pour mémoriser ce moment à jamais.

Je partageais ensuite le beignet au chocolat en deux et lui donna la plus grosse moitié. Je présenta le mets de manière bien trop exagéré pour un simple dessert industriel mais Eden se prêta au jeu et répondit d'une voix tout aussi surjouée:

« Hm.. Divin mon cher monsieur, ce goût si fin, si subtil en bouche, puis cette explosion de saveur lorsque le chocolat viens caresser nos papilles.. vraiment délicieux! »

Puis elle se mît à dévorer le beignet comme un enfant, je ne me retenais pas de sourire devant son air enfantin. Évidemment avec cette façon elle s'en mettait plein le visage et bien plus loin que le contour des lèvres. Elle ressemblait à une petite fille prise en flagrant délit de consommation de Nutella, les yeux grands ouverts et une mine innocente. Je fouilla dans mon sac pour sortir une serviette et entrepris de lui enlever le chocolat comme un père l'aurait fait à sa fille. Je lui lança un regard malicieux avant de commencer doucement. Alors que j'attaquais ses fines lèvres, elle me regarda dans les yeux puis dit:

«Tu sais, j'étais certaine que tu ne te souviendrais pas de moi tout à l'heure, quand j'ai crié ton prénom. »

Je suspendis mon geste et baissa lentement mon bras. Je ferma les poings autour de la serviette et serra la mâchoire. Non, la colère que m'avais provoqué sa disparition n'avait pas disparue. Mais pour notre bien à tous les deux j'essayais de me calmer avant de dire des choses que je ne pensais pas. Je respira un bon coup et releva la tête. Elle me regardait fixement attendant une réponse sérieuse. Je ne pus ouvrir la bouche pour émettre le moindre son, tellement je crispais ma mâchoire. J'étais en colère contre moi même ne pas avoir pu la mettre en confiance pour qu'elle me dise au moins ou elle allait. J'aurais peut être compris que c'était important pour elle et que même ma volonté de fer n'y aurait rien changé. Mais le fait qu'elle ai pensé et même avait la certitude que je l'avais oublié me rendait triste. La vie avait peut être continuée après son départ mais une fille comme elle ne s'oublie pas! Merde quoi! Elle ne comprenais donc pas que les vrais amis ne s'oublient pas! Je ne l'avais jamais effacé de ma mémoire et il semblerait que ce soit aussi son cas puisqu'elle se souvenait de moi.

Sans réfléchir plus j'effaça la distance entre nous et la pris dans mes bras avec force. Peut importait ce qu'elle pensait de ce geste, il me calma instantanément et je pu reprendre assez mes esprits pour lui murmurer:

 « Comment oublier tes putain d'sourires? Ne pense surtout pas que je puisse t'effacer de ma mémoire comme une vulgaire fille de passage. »


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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyDim 30 Aoû - 23:37

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La musique avait été pour moi un échappatoire, Siobhàn et moi avons souvent chanté ensemble, nos voix s'accordaient plutôt bien et nous adorions reprendre en choeur les chansons que nous entendions à la radio pour couvrir le bruyants ébats sexuelles de notre mère dans la pièce d'à côté. Quand l'un des amants de notre mère m'a offert ma première guitare j'en étais toute retournée, j'avais appris sur le tas à manier l'instrument, finissant par devenir plutôt douée.  Elle était ma plus fidèle amie, je l'emmenai partout avec moi, quand nous étions adolescent avec mon frère on allait même parfois jouer dans la rue pour récolter quelques Livres, les londoniens était plutôt réceptif à nos reprises qui pouvaient être folk ou orientés vers un rock parfois grunge, notre univers était assez diversifié et c'est ce qui plaisait aux passants. Siobhàn me manquait horriblement, là où il était il n'y avait pas de musique, pas de guitare. J'avais envie qu'il revienne, qu'on chante ensemble encore. Lorsque mon frère jumeau est absent, j'ai l'impression d'être incomplète, une part de moi était définitivement vacante. Du moins jusqu'à son retour. Et s'il ne revenait pas? Ça faisait plusieurs jours que je n'avais plus de nouvelles de mon frère, j'étais terrifiée à l'idée qu'un homme en uniforme vienne m'informer qu'il ne reviendrait jamais de sa mission à l'étranger. La guerre, les bombes, les balles, c'est ce qui rythmait mes nuits, j'imaginer mon frère gisant au sol le corps criblé de projectile, j'avais peur pour lui, même s'il me répétait que ça allait, qu'il m'en fallait plus pour que je réussisse à me débarrasser de lui, j'étais morte de peur à l'idée de perdre mon double, ma moitié. J'avais toujours vécu avec lui jusqu'à son engagement à ses dix-sept ans. Et je ne m'étais toujours pas véritablement faite à son absence. Néanmoins retrouver un vieil ami comme Alex m'aidait à combler le vide creusé par l'absence de mon frère, je m'étais toujours entendu avec Alex et il était un ami précieux, sur qui, j'en étais sûre, je pouvais compter. C'était rassurant, et ça me faisait terriblement plaisir, je ressentais réellement un profond bonheur à me retrouver avec lui.
Et j'étais d'autant plus heureuse de savoir que j'allais au festival organisé par la ville avec lui. C'est après cette révélation qu'on se partagea une gros beignet bien gras, je le mangeais comme une enfant en m'en mettant partout sur le visage, mais c'était bien meilleur comme ça. Voyant que je m'étais maquillée de chocolat, Alex entrepris d'essuyer mon visage à l'aide d'une serviette, il se rapprocha de moi et effleura mon visage pour en défaire le chocolat, cette proximité me fit frissonner, je pouvais sentir son souffle sucré sur mon visage et mes yeux bleus se perdirent rapidement dans ses iris noisette, admirant la beauté de ces dernières. Ses yeux brillaient d'un bonheur dont j'espérais secrètement être la source, son regard était beau, transperçant, presque envoutant. C'est avant de perdre le contrôle de moi même que je lui confessais avoir eu peur qu'il ne me reconnaisse pas. Et en une seconde à peine l'étincelle de bonheur dans ses yeux s'effaça pour laisser place à une colère sourde, son corps entier se crispa et je regrettais immédiatement mes paroles, mais qu'avais-je fais? Je ne voulais pas avoir tout gâché encore une fois, je ne voulais pas qu'il m'en veuille, je ne voulais pas avoir cassé notre moment, bousillé nos retrouvailles. Mon coeur se serra et mes sourcils se plissèrent, mon sourire s'effaça et mon visage s'assombrit sous la crainte. Puis il se rapprocha de moi pour finalement me prendre entre ses bras musclés, un frisson de soulagement me pinça le coeur, je me blottis un peu plus contre lui, ce contact était apaisant, reposant. Son odeur, sa chaleur me transporta et me calma. Puis il murmura « Comment oublier tes putain d'sourires? Ne pense surtout pas que je puisse t'effacer de ma mémoire comme une vulgaire fille de passage. » sa réponse m'ému, moi non plus je ne pouvais pas l'effacer de ma mémoire. Il avait toujours été quelqu'un de très spécial pour moi et le sera certainement pour toujours. Je ne répondais pas tout de suite, me contentant d'apprécier cette étreinte imprévue. J'étais tellement bien dans le creux de ses bras. Je n'osais pas bouger, de peur de briser ce contact tellement apaisant, mais un sourire malicieux se dessina sur mon visage, et je reprenais d'un ton plus léger « Et qu'ai-je donc de plus ou de moins qu'une vulgaire fille de passage? » mon ton se voulait malicieux, pour ne pas risquer de le vexer une nouvelle fois.
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Alex C. Pawelski

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MessageSujet: Re: alex + do you remember me? alex + do you remember me?  EmptyDim 6 Sep - 20:04

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Tu sais, j'étais certaine que tu ne te souviendrais pas de moi tout à l'heure, quand j'ai crié ton prénom

Cette phrase me torturait plus que je n'aurais voulu l'admettre. Eden était un rayon de soleil qui m'avait été arraché de force il y a quelques années maintenant. Elle m'avait laissé, abandonné, sans un mot, sans aucun au revoir, sans même me dire sa destination. Du jour au lendemain elle avait disparu, elle n'était ni au lycée ni aux endroits où nous avions l'habitude de nous retrouver. Je n'entendais plus les notes légères de sa guitare et le murmure de sa voix. Je m'étais retrouvé comme un con à l'attendre à la sortie du lycée et à guetter sa svelte silhouette. J'étais devenu accros à ses grands sourires et à son rire cristallin. Après son départ j'ai passé des semaines à broyer du noir et à essayer de comprendre ce qu'il s'était passé pour qu'elle disparaisse si soudainement. Je m'étais fais un sang d'encre pour elle. Je ne pouvais pas l'enlever de mes pensées à tel point que je n'écoutais plus rien en cours et n'allais plus à mes entraînements de hockey. Mes amis s'inquiétaient vraiment.

Mais bien sûr le temps s'était écoulé lentement, avait pansé ma blessure. Je n'étais plus obsédé par Eden et son hypothétique retour. Elle était toujours dans un recoin de ma tête mais j'avais abandonné tout espoir qu'elle me contact. Les années lycées s'étaient terminées et voila qu'arrivaient à grands pas les longues années d'études. Et même après tout cela la jeune femme n'avait pas disparue de mon esprit.

À présent elle se retrouvait en face de moi, ses grands yeux cernés par ses sourcils froncés, son grand sourire maintenant effacé, Eden me regardait inquiète. De mon côté ce n'était pas mieux puisque que mes muscles étaient tendus comme un arc et ma mâchoire contractée à l'extrême. Elle n'aurait pas pu trouver mieux pour toucher mon organe vital. Ce dernier battait tellement fort qu'il aurait pu s'échapper de ma cage thoracique. Je n'arrivais pas à refouler la colère qui m'envahissait, elle me faisait perdre la tête. Elle me dictait de lui déballer ses 4 vérités et de la planter là. Mais je savais que ça n'allait absolument rien résoudre et que nous nous retrouverions dans le même cas qu'il y a six ans: séparés en de mauvais termes. Je souffla un bon coup et me surpris moi même en la prenant vigoureusement dans mes bras. Je murmura tout bas une réponse et cala ma tête dans le creux de son cou. Son souffle me caressait la nuque tandis que j'humais son parfum doux et sucré. Je caressais du bout des doigts sa chevelure. Mon rythme cardiaque se calmait enfin et je pu déguster la chaleur de son corps contre le mien. Je ne me rappelais pas l'avoir déjà prise dans mes bras de cette manière mais il n'y avait rien de pervers dans ce geste que je trouvais à présent presque naturel. La mélodie de sa voix me fit revenir à moi même.

« Et qu'ai-je donc de plus ou de moins qu'une vulgaire fille de passage? »

Je sentais qu'elle essayait de radoucir la situation, je sentais ses lèvres se redresser tout contre mon épaule. Son ton cherchait à être malicieux mais on entendait bien qu'elle s'intéressait à la réponse. Je me décrocha de son cou et releva la tête dans sa direction. Le bleu de ses yeux brillait et je les fixais intensément. Je sentais son souffle rapide contre mon visage. Je n'étais qu'à quelques centimètres de ses lèvres entrouvertes qui attendaient ma réponse. Et étonnamment je ne réfléchis pas plus à ce que j'allais lui dire.

« Tu es toi. Tu ne cherches pas à changer ce que tu es pour rien ni personne. Tu as toujours le sourire aux lèvres et tu es toujours de bonne humeur. Tu me fais rire et tu réussis toujours à me surprendre. La preuve aujourd'hui! Je me sentais bien avec toi, et même encore aujourd'hui même si ce n'est plus tout à fait de la même façon. Tu as toujours été entourée de mystères que tu cherches à me cacher, ça me rend fou putain! En plus de tout ça tu ne te rends pas compte de ta valeur.....je repris mon souffle avant de terminer. C'est à présent impossible que tu ne sois que de passage... »


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