home sweet home. Feat Amalya

Un taxi me dépose à la maison. Je lui tends une grosse liasse de billets et je descends difficilement du taxi. Je lui fais un signe et je titube jusqu'à la porte d'entrée. La tête en vrac, le maquillage qui a coulé. J'enlève même mes talons, je n'en peux plus. J'agrippe la rampe pour monter les escaliers, je rigole alors que j'ai failli m'étaler lourdement sur le sol. Je cherche les clés dans mon sac et j'arrive enfin à ouvrir la porte. La nuit a été longue, je me suis bien amusée, de toute façon, j'ai que cela à faire vu que j'ai arrêté la fac, je n'ai pas de boulot. J'espère que ni Cassyopée, ni Neph ont prévenu mon chère père que j'ai découché, sinon, je suis tout simplement mal, enfin, je hausse les épaules, je m'en fous un peu, mes pensées sont décousus. Je ne veux plus réfléchir. Je vais dans la cuisine pour boire un verre d'eau. La maison est tellement lumineuse que mes yeux se plissent à nouveau. Il est 10h30. Il est vraiment temps que j'aille dormir. Je monte difficilement les escaliers et parvient à atteindre ma chambre. Je balance mes talons dans la pièce, enlève ma robe pour mettre un t-shirt d'un mec qui a sans doute dû l'oublier ici et puis je m'écroule directement en me jetant sur mon lit...
La sonnette retentit. Je prends mon oreiller tout en bougonnant et le fou sur ma tête. Non, ce n'est pas l'heure se de réveiller, je suis fatiguée. Mon mal de crâne commence à se réveiller. Je grimace doucement tout en maudissant la personne qui a sonné. J'ai vraiment la flemme de bouger. Je ne sais même pas s'il y a du monde chez moi, parce qu'hier je ne suis pas rentrée. J'ai préféré sortir après une énième dispute avec James, alias mon paternel. Cet avocat qui se croit supérieur à moi alors qu'il n'a même pas été capable d'aider ma mère à m'élever. Il préférait se taper des greluches sous son joli bureau de Manhattan que de débarquer une fois par an à Paris. On ne peut pas dire qu'entre lui et moi c'est l'amour fou. Surtout de mon côté. Je ne supporte pas ses remarques, ni ses paroles. Je commence à me rendormir doucement lorsqu'une voix s'élève dans la maison. Une voix connue et inconnue en même temps. Mais elle réveille mon mal de crâne. Je grimace tout en décidant de me lever, mais mon corps ne veut pas. Il me faut de l'aspirine et maintenant. Encore faut-il que j'arrive enfin à atteindre la cuisine. Je me lève difficilement, la tête dans le vrac, pas démaquillée ni coiffée. Enfin bref, pas à mon avantage. Heureusement que c'est une voix féminine. Lorsque je ferme la porte de ma chambre. Je me retourne et tombe nez à nez avec une jolie brune. Je hurle. Non pas de plaisir, mais de surprise, j'ai failli faire une crise cardiaque. Je la reconnais, c'est  ma cousine, Leanne. Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? Ah oui, merde, c'est vrai qu'elle devait arriver aujourd'hui. Je regrette un peu trop la bouteille de vodka. Je la serre dans mes bras tout en disant « Salut toi. Bienvenue. » Je suis un peu molasse, en même temps c'est normal, mais elle ne peut pas savoir. « Excuse-moi, je suis trop contente mais j'ai un peu la gueule de bois, longue nuit, enfin tout une histoire. » J'ai une petite voix et je la reprends à nouveau dans mes bras. Je suis tellement contente de la voir, normalement je lui aurais sauté dessus, elle en serait tombé à la renverse. Je prends sa main et la fait descendre les escaliers, je l'emmène directement à la cuisine. Je sors les aspirines ainsi qu'un verre puis je me retourne vers elle tout en disant « Tu veux boire quelque chose ? » J'attends qu'elle me réponde puis j'engloutis les cachets, de l'eau et avale pour que le mal de crâne passe le plus vite possible.

Ma cousine était enfin arrivée. Une folle de plus à la casa j'ai envie de dire. Mon père nous l'avait annoncé il y a quelques jours et personne n'avait omis d'objection, en même temps, on ne paie pratiquement rien ici. C'est lui qui a fait construire cette grande maison afin qu'on prenne un peu notre indépendance. Bah oui, il ne pouvait pas recevoir ses conquêtes facilement avec trois ados à la maison. Je n'étais pas forcément très belle à voir, je ne voulais même pas voir mon reflet dans le miroir, sinon j'allais le casser. Ma cousine n'avait pas l'air tellement enthousiaste d'emménager ici, mais j'étais encore un peu trop mal réveillée pour réellement m'en rendre compte. En même temps, elle venait de tout quitter. Elle me sortit qu'elle était contente de me voir, mais sans plus. Je l'emmenais ensuite dans la cuisine, mon mal de crâne commençait à bien se réveiller. Je me sentais pas bien, j'étais trop dans le gaz. Ce n'était pas le meilleur accueil que je pouvais réserver à ma cousine, je suis d'accord. J'avale les médicaments lorsque ma cousine me demande un café et me demande où est mon père. Je prends une tasse dans le meuble de la cuisine, tout en levant les yeux au ciel, pour mon père. Je fous une capsule dans la machine à café, la tasse en dessous et je fais couler le café de ma cousine tout en disant « Non, il n'est jamais là pratiquement. Tu sais, il a beaucoup de travail. Si tu veux, je lui enverrais un sms, s'il a la bonté de le lire. » dis-je ironiquement, tandis que le café se finit. Je le tends à ma cousine tout en lui souriant puis je lui sors la boite de sucre et le lait, je ne connais pas encore ses goûts, ils ont peut-être changer entre deux. Je ne sais pas. Enfin, je prends ensuite une tasse pour moi et répète l'opération. Je finis par m'asseoir, la tasse devant moi. Je regarde ma cousine tout en lui disant « Alors, tu as fait bon voyage ? » Bah oui quand même, elle ne vient pas de la porte d'à côté. Je lui souris tout en mettant du sucre et du lait dans mon café. Ma cousine n'était pas trop souriante, même si j'étais pas dans mon assiette, il fallait que je lui communique ma bonne humeur. Je sens que cette cohabitation va encore être un joyeux bordel, on va se prendre la tête, claquer les portes mais surtout se taper des bons fous rires. Leanne, je la connais depuis longtemps, on a toujours été proches. « Souris un peu ma chérie, t'as pas l'air très heureuse d'être là, qu'est-ce qui se passe ? Raconte tout à tatie Lya ! » lui fis-je avec un clin d'oeil complice tout en souriant puis en fronçant ensuite un peu les sourcils. Les yeux légèrement plissés, je commençais à me faire à la lumière du jour, on a pas tout perdu. Je bois une gorgée tout en attendant la réponse de Leanne. Heureusement que Neph n'est pas là avec la musique, sinon j'aurais pu faire un meurtre. Les marteaux piqueurs n'ont pas encore envahi mon crâne, je suis encore en mesure d'écouter.

Leanne n'était vraiment pas au top de sa forme, je m'inquiétais un peu. Je fronçais légèrement les sourcils. Je lui demandais si elle avait fait bon voyage. Elle me répondait qu'elle était juste un peu fatiguée. Bizarrement, j'avais du mal à la croire, même avec l'affreuse gueule de bois que j'ai. Elle ne me la fera pas à moi. J'avais exactement son regard quand je suis arrivée. J'étais complètement sans repère avec un gars qui, au bout de 15 ans, essayait de s'improviser père. Autant vous dire qu'avec moi, c'était peine perdue. Je continuais de froncer les sourcils. Elle me fit un faux sourire, je n'étais pas rassurée pour autant. Elle me dit ensuite clairement ce qu'il y a, après une petite insistance de ma part. Mon mal de crâne était super fort, mais ça passait après. Ma cousine était plus importante et je compatissais avec elle intérieurement. Je l'aurais sans doute pris comme elle. Je la regardais avec un petit sourire. « Oui, je vois très bien ne t'en fais pas. » Je laissais une petite pause pour boire une gorgée de mon café tout en regardant un peu la cuisine. Elle était légèrement en bordel, mais moins que d'habitude, heureusement. On est pas vraiment des maniaques dans cette maison. Je me concentrais à nouveau sur ma cousine après cet aparté tout en ajoutant « J'aurais sans doute pensé pareil, en plus tu n'as pas vraiment de repères à New-York mais dis-toi qu'ici tu seras un peu plus libre, que tu n'auras pratiquement plus de compte à rendre. Et puis tu n'es pas toute seule dans cette ville, tu m'as moi. Je suis sure que tu vas te plaire ici, c'est juste le temps de s'y habituer. Crois-moi, je suis passée par là avant toi. » Je lui fais un petit clin d’œil. Je me rapproche de ma cousine pour lui prendre ses mains et les lui serrer pour lui montrer qu'elle n'est pas seule, que moi j'étais là, dans n'importe quelle état où je suis, ça ne change pas. La famille c'est sacré pour moi, surtout mes cousines. Je lui fais un petit sourire. « Ça va aller, c'est un nouveau départ. Après le café, je te montrerais ta chambre à l'étage. De toute façon après tu connais la maison. » Je lui sourire à nouveau et je repars m'asseoir devant ma tasse. Je la regarde qui est complètement perdue, ça me serre le cœur, je me sens tellement impuissante. « Bon il faut aussi que je t'énonce les règles de cette baraque afin que la coloc se passe au mieux, mais j'ai un peu la flemme de m'en souvenir, je vais attendre que mon mal de crâne passe. Je suis désolée de te recevoir comme si j'étais déguisée en panda, mais c'était une fête de malade hier, tu aurais kiffé. » lui dis-je en souriant tout en prenant une gorgée de ma tasse. J'étais trop accro au café, c'est un truc de dingue. Je regardais ma cousine tout en disant « Alors qu'est-ce que tu viens étudier ici ? » Bah oui, elle était plus courageuse que moi pour le coup. Disons que pour emmerder mon père, je me laissais emporter par la vague, ne me préoccupant pas vraiment de mon avenir, ce qui avait le don de le rendre complètement dingue. Autant dire que mon but était largement atteint.